Clément Reuland (rédacteur), Pierre Spetebroodt (artiste)
L’histoire des Bleus en Coupe du Monde est faite de ces moments uniques. L’euphorie qui a suivi ces buts a fixé dans la mémoire collective les actions qui les ont respectivement précédés. Souvenez-vous : l’Équipe de France au Mondial, c’était ça…
Avec les interviews exclusives d’Alain Giresse et Dominique Rocheteau.
Trois coups de sifflet, des cris et une joie irrésistible. Invincible. La joie du vainqueur vainc jusqu’au vainqueur lui-même. Les jambes se dérobent, les gestes deviennent incontrôlables. Les joueurs se laissent choir dans l’herbe, renonçant à se soutenir, sinon à grands renforts d’empoignades et d’embrassades. On se souvient de la longue étreinte de Christophe Dugarry et Zinédine Zidane, champions du monde et ivres de bonheur au soir du 12 juillet 1998.
Différente est la joie du buteur. Plus frénétique, plus fougueuse, plus enflammée, même lorsqu’elle est en apparence contenue. C’est une joie de l’émotion, au sens originel du terme, c’est-à-dire mouvementée. Quittant des yeux le ballon qui fait trembler les filets, le buteur rompt soudain sa position et s’élance vers le poteau de corner dans une course inutile, gratuite ; une exultation libre à laquelle il imprime volontiers sa signature personnelle.
Mais pourquoi toujours ce rituel, si propre au football ? Aucun autre sport ne célèbre autant un simple et provisoire avantage au score. Est-ce le signe de l’individualisme du footeux, sans cesse en quête d’attention médiatique ? Peut-être. Mais pas seulement. Parmi les sports les plus pratiqués, le football est sans conteste celui où marquer un point – ou, en l’occurrence, un but – pèse le plus lourd : un but peut suffire à l’emporter ; avec lui, la partie bascule. Parce que le but est d’une importance cruciale, le cours du jeu se réduit à une somme de rares instants décisifs, fatidiques. Le geste du joueur face au but fait de lui un héros ou un raté ; si bien qu’en célébrant, le buteur montre sur le théâtre des émotions qu’il comprend, au moins de façon latente, la dramaturgie de la scène qu’il joue.
L’histoire des Bleus en Coupe du Monde est faite de ces moments uniques. L’euphorie qui a suivi ces buts a fixé dans la mémoire collective les actions qui les ont respectivement précédés. Souvenez-vous : l’Équipe de France au Mondial, c’était ça…
Buteur : Alain Giresse (98e minute)
Match : France-RFA, demi-finale de Coupe du Monde 1982, Séville (Espagne)
« Quand je marque ce but, à travers l’euphorie qui s’empare de toute l’équipe et de moi-même, dans le contexte et les conditions de cette demi-finale, c’est clair : ça y est, on va en finale de la Coupe du Monde. Et cette course est une course vers cette finale. » La jubilation d’Alain Giresse, immortalisée face caméra le 8 juillet 1982 au stade Sánchez Pizjuán de Séville, est demeurée iconique, dans un match lui-même légendaire.
Dès l’entame, l’attitude des Allemands de l’Ouest, champions d’Europe en titre, électrise les débats. « Ils nous ont toisés, ont essayé de nous intimider, nous les petits Français, du haut de leur Championnat d’Europe », poursuit Giresse. « À chaque fois qu’un Français passait près de lui, le gardien allemand, Schumacher, était agressif, vindicatif, hautain, avec son chewing-gum à la bouche. » Un comportement qui se traduira à la 57e minute de jeu par ce qui reste considéré comme la plus grande injustice de l’histoire du football français : sans se préoccuper du ballon, Schumacher expédie le joueur français Patrick Battiston à l’hôpital, à la suite d’un violent choc qui fait perdre trois dents au défenseur tricolore et endommage l’une de ses vertèbres. Inconscient, Battiston est évacué sur une civière, accompagné par son ami Michel Platini qui lui tient la main… Tandis que l’arbitre de la rencontre ne siffle pas la moindre faute à l’encontre du portier allemand.
Revanchards, les Bleus poussent mais le score, alors de 1-1 – un penalty de Platini avait répondu à l’ouverture du score de Littbarski en première mi-temps –, restera inchangé jusqu’au terme du temps réglementaire. Pourtant, dès les premières minutes de la prolongation, le défenseur Marius Trésor catapulte sous la barre de Schumacher une jolie volée aux dix mètres, reprenant un coup franc dévié de Giresse.
Six minutes plus tard, le même Giresse subit une faute allemande dans sa moitié de terrain. « J’arrête le ballon de la main pour jouer le coup franc rapidement. Les Allemands ne sont pas encore replacés, il y a un petit peu d’espace au milieu, que Dominique Rocheteau utilise en remontant le terrain. La défense allemande se trouve confrontée à une attaque rapide de notre part, et recule jusqu’aux 16 mètres pour éviter d’être prise dans le dos. Dominique Rocheteau donne le ballon à Michel Platini, qui essaie de trouver individuellement une solution, mais n’y parvient pas. Il transmet le ballon à Didier Six sur la gauche, qui lui-même essaie d’enclencher un débordement, mais les Allemands sont bien placés. » Le téléspectateur n’a pas vu Alain Giresse, situé hors champ, quand Jean-Michel Larqué s’écrie au micro : « En retrait pour Giresse, en retrait pour Giresse ! »
Les souvenirs intacts, l’ancien milieu de terrain bordelais sourit : « Pour être tout à fait précis, Didier Six ne me décale pas tout à fait le ballon comme je l’aurais souhaité. Je suis obligé de le reprendre cou-de-pied légèrement extérieur, avec mon pied droit qui passe devant mon pied gauche, parce que ce ballon arrive plutôt pour une frappe du gauche – mais je préfère me mettre en position pour tirer de mon meilleur pied. Aux trois quarts sur la pointe avant, mon pied d’appui, le gauche, est mal ancré au sol, car je suis obligé de gesticuler pour exécuter la frappe qui me semble la plus susceptible de réussir. »
La concentration d’Alain Giresse est alors telle que le champ de sa perception élimine tout ce qui ne peut influer sur son tir. Malgré la présence de défenseurs allemands devant lui, dont l’un qui tacle pour tenter de le contrer, le meilleur buteur de l’histoire des Girondins de Bordeaux semble alors instinctivement réduire l’action en cours à une simple zone à viser, un intervalle laissé libre entre deux limites : « Je ne vois que le gardien, le but et l’espace entre le gardien et son premier poteau. Je ne suis obnubilé que par ça. Le défenseur qui tacle devant moi n’existe pas, parce que pour moi, il ne peut intervenir qu’après ma frappe. Ma principale préoccupation, c’est donc de réussir ma frappe, de la mettre où je souhaite la mettre. »
Légèrement incurvé sous l’effet de l’extérieur du pied, le tir attrape le montant droit du gardien allemand avant de glisser dans les filets. Les Bleus exultent, rendant plus cruel le scénario des dernières minutes : Rummenigge réduit d’abord le score pour la RFA à l’issue d’une action pourtant entachée de deux fautes successives non sifflées sur Giresse et Platini ; puis Fisher égalise d’un retourné à la 108e minute. La France sera ensuite éliminée au terme de la première séance de tirs aux buts dans l’histoire du Mondial et devra patienter pour accéder à la finale ; mais cette génération est talentueuse, et la voie est désormais ouverte.
Buteur : Michel Platini (40e minute)
Match : Quart de finale de la Coupe du Monde 1986, Guadalajara (Mexique)
Quatre ans plus tard, l’Équipe de France aborde le Mondial mexicain avec un statut radicalement différent : champions d’Europe et médaillés d’or olympique en 1984, puis vainqueurs de la Coupe intercontinentale des nations l’année suivante, les Bleus comptent désormais parmi les favoris à la victoire finale en Coupe du Monde. Après avoir dompté l’Italie, pourtant championne du monde en titre (2-0, buts de Platini et Stopyra grâce à deux passes décisives de Rocheteau), les Bleus se présentent en quart de finale face à un flamboyant Brésil.
L’affiche fera mieux que tenir ses promesses : disputée dans la chaleur aztèque de Guadalajara, cette rencontre demeure sans doute à ce jour l’une des plus belles parties jouées au cours d’un Mondial, au point que Pelé lui-même la qualifiera de « match du siècle ». Un « moment magique », pour Jean Tigana ; un sommet dans une carrière, pour Alain Giresse : « Le Brésil à Guadalajara, dans un stade rempli de supporters jaunes et verts où avait également joué le mythique Brésil de 1970… Il n’y a pas mieux ! Et, pendant le match, un seul dénominateur commun : le jeu. Le jeu de la part des Brésiliens, le jeu de la part des Français, un ballon en vie… »
Dans ce duel de haut vol, opposant les esthètes auriverde Sócrates, Zico, Júnior et Júlio César au non moins spectaculaire « carré magique » du milieu de terrain français, ce sont les Brésiliens qui frappent les premiers. À la 17e minute, Careca conclut ainsi d’un tir sous la barre une sublime action des Jaunes et Verts, qui échappent au marquage français en multipliant les unes-deux.
Mais c’est sur une séquence également bien menée que les Bleus trouvent la faille à leur tour peu avant la mi-temps. « Je suis la construction », indique Giresse. « Manu Amoros me donne le ballon, je remets en une touche à Dominique Rocheteau, qui centre. » Un centre à l’aveugle, de l’aveu de « l’Ange vert » lui-même, mais pourtant loin d’être tiré au hasard. « C’était bien sûr des choses qu’on travaillait à l’entraînement, mais c’est aussi de l’instinct », confie Rocheteau, auteur de quatre passes décisives durant la compétition. Cette égalisation de Platini, en effet, « c’est l’instinct du buteur – car je considère bien sûr Michel comme étant un grand milieu de terrain, un grand créateur, mais aussi un grand attaquant, parce qu’il était toujours bien placé ».
Si cet hommage de Rocheteau est légitime eu égard à ce but, c’est parce que contrairement à l’arrière-garde brésilienne, Platini comprend tout de suite que le ballon est susceptible de finir dans ses pieds. Destiné à Stopyra, le ballon échappe à l’attaquant français, gêné par le gardien brésilien, et file devant le but vers le second poteau. « C’était aussi une consigne tactique typique de l’époque : il fallait « fermer la porte » au deuxième poteau, car le ballon pouvait arriver », souligne Johan Tabau, journaliste chez France Football. Instinctivement, Platini déclenche donc sa course avec un temps d’avance sur son vis-à-vis direct, qui reste statique.
Le temps d’avance qu’il se donne ainsi, quoique contenu dans une fraction de seconde, semble paradoxalement interminable au numéro 10 français, car il ouvre l’espace d’un choix : « J’ai mis une éternité à prendre mon temps [sic], à réfléchir », raconte le triple Ballon d’or dans les colonnes du Monde en mars 2015. « Est-ce que je tape fort ? Est-ce que je mets le pied ? Est-ce que je tape doucement ? Car j’ai le but sur mon pied gauche et le gauche, ce n’est pas mon meilleur pied. Qu’est-ce que je fais ? Ça dure longtemps, longtemps pour que le ballon arrive jusqu’à moi. »
Après le choix du pied vient le choix de la surface de tir : « J’ai le temps de penser : “Est-ce que je frappe fort ou est-ce que je fais opposition ?” Et comme le gardien était par terre et que j’étais passé devant le défenseur, je fais opposition et marque le but. » Le jour de ses 31 ans, Platini inscrit ainsi le seul but encaissé par cette brillante sélection brésilienne au cours de la compétition.
Haletant, riche en rebondissements, le reste du match ne verra pourtant pas d’autre évolution au score, et ce notamment grâce à l’arrêt de Joël Bats sur un penalty tiré par Zico en deuxième période. C’est dès lors l’épreuve de tirs aux buts qui départage les deux formations. Après les échecs respectifs de Sócrates et Júlio César pour le Brésil et de Platini pour la France, Luis Fernandez envoie la France en demi-finale du Mondial, sous les cris jubilatoires et restés célèbres de Thierry Roland : « Allez Luis, allez mon petit bonhomme ! OUAAAAAIS ! Ouais ouais ouais !! Oui mon petit bonhomme, bravo ! »
Buteur : Emmanuel Petit (90+3e minute)
Match : France-Brésil, finale de Coupe du Monde 1998, Saint-Denis (France)
Absente des éditions de 1990 et 1994, la France est l’hôte de la compétition la plus suivie au monde en 1998. Après avoir difficilement éliminé le Paraguay sur un but en or de Laurent Blanc en huitième (1-0, 114e), puis l’Italie aux tirs aux buts en quart (0-0, t.a.b. 4-3) et enfin la Croatie en demi-finale grâce à un surprenant doublé de Lilian Thuram (2-1), la France accède à sa première finale de Coupe du Monde. Les Bleus affrontent ainsi au Stade de France le Brésil, quadruple vainqueur de la compétition.
Le matin de la finale, raconte à France Football l’entraîneur adjoint Henri Émile, Aimé Jacquet impose exceptionnellement à son effectif une heure de réveil unique pour tous. La raison ? Le sélectionneur programme ce matin-là une séance de travail spécifique sur les coups de pied arrêtés. Anticipant le marquage de la charnière brésilienne Aldair-Junior Baiano sur Desailly, Lebœuf ou Guivarc’h, Jacquet prévient, dans le documentaire Les Yeux dans les Bleus : « Sur les coups de pied arrêtés, ils sont assez dilettantes, […] ils n’ont pas une rigueur de marquage énorme. » Deux coups de casque sur corner plus tard, convertis par un Zidane à chaque fois oublié au premier poteau par ses vis-à-vis auriverde, les événements semblent avoir donné raison au sélectionneur tricolore. Les Bleus, en souffrance face aux salves offensives brésiliennes en deuxième mi-temps, entrent ainsi dans le temps additionnel avec un avantage de deux buts, mais reculent depuis l’expulsion de Desailly.
C’est dans ce contexte qu’est tiré à la 93e minute un corner aux airs de dernière chance pour le Brésil. Mais le ballon échoit à Dugarry, qui lève la tête et conduit la balle hors de la surface de réparation française, avant d’être dépassé en trombe par Petit. Alors que le score semble désormais acquis, qu’est-ce qui pousse le milieu d’Arsenal, alors replacé défenseur central pour pallier l’exclusion de Desailly, à piquer une course de 80 mètres vers le but adverse ? « Je sais pourquoi je pars : en l’espace d’une seconde, quand Duga récupère la balle, je m’aperçois qu’il n’y a aucun brésilien qui fait le replacement défensif. Les mecs ont lâché le truc », explique Emmanuel Petit sur le plateau du Vestiaire, sur SFR Sport. Le contre français est lancé : Dugarry décale Viera qui alerte Petit en une touche dans la profondeur. Dépassé, le redouté latéral brésilien Cafu renonce à tacler lorsque le gaucher se présente devant Taffarel. Après avoir légèrement infléchi sa course en s’excentrant vers la gauche, Petit coupe la trajectoire de la passe et bat le portier brésilien d’une frappe à peine écrasée, sans regarder la cage.
Petit inscrit ce soir-là le millième but de l’histoire de l’Équipe de France, synonyme de titre mondial. « L’ambiance au Stade de France est indescriptible », narre le joueur en mars 2015 au Monde. « Il y a des capteurs sonores installés pour mesurer les décibels. Cela équivaut au décollage de trois Boeings lorsque je marque le troisième et dernier but. Sur le plan sonore, c’est le black-out complet. J’ai l’impression d’avoir ma tête dans un caisson. Au coup de sifflet final, c’est le bordel dans ma tête. Je ne peux pas analyser ce que je ressens. Il y a une émotion extraordinaire. Le temps est suspendu. On souhaite que cette communion soit éternelle. C’est comme un électrochoc. C’est comme sous drogue, j’ai peur de ne jamais pouvoir redescendre. »
Buteur : Zinédine Zidane (7e minute)
Match : France-Italie, finale de Coupe du Monde 2006, Berlin (Allemagne)
Gianluigi Buffon connaît Zinédine Zidane. Il a évolué cinq années durant dans le même championnat que le numéro 10 français, de l’autre côté des Alpes. Il sait que « Zizou », comme à son habitude, a tiré dans le petit filet intérieur gauche son penalty contre le Portugal au tour précédent, permettant ainsi à la France d’atteindre une deuxième finale en trois éditions. À la 7e minute de cette rencontre, l’arbitre offre un duel légendaire entre le gardien italien et le soliste français revenu à son plus haut niveau.
« Toujours très peu d’élan, au maximum trois peut-être… » Le pied de Zidane glisse comme une lame sous le ballon pour le faire décoller, et les flashes des appareils photo crépitent encore dans les travées de l’Olympiastadion lorsque Thierry Gilardi nomme au micro le tir tenté par le maître à jouer français : « C’est parti – LA PANENKA ! » Le cuir blanc dessine une courbe, puis heurte la barre avant de rebondir au sol. « Est-ce qu’elle est dedans ? » demande Gilardi en apnée, alors que le temps s’arrête. « Oui ! Oui, elle est dedans ! Quel incroyable geste signé Zinédine Zidane ! Quel incroyable geste ! Regardez ça ! […] Quelle audace ! Devant Gianluigi Buffon, devant le meilleur gardien du monde, en finale de Coupe du Monde ! » Le commentateur touche juste : la tête froide, la jambe leste, ZZ fait preuve d’une décontraction stupéfiante au moment de caresser ce ballon en mondovision dans l’ultime match de la compétition – et de sa carrière personnelle.
Mais à quel moment le milieu de terrain du Real Madrid prend-il cette décision ? Lorsque Buffon commence à plonger ? Journaliste chez France Football, Johan Tabau penche plutôt pour l’hypothèse inverse : « C’est le patron. Il est dans une confiance absolument incroyable. Je pense que, le plus souvent, il décidait de la zone visée avant de tirer. Il n’attendait pas de voir si le gardien plongeait. Sur une panenka, qui plus est, c’est trop compliqué de changer de côté au dernier moment en fonction de ce que fait le gardien. Un geste comme ça, ça se prépare mentalement. D’autant plus que c’est inhabituel pour lui. » Zidane tente ainsi le tir qui lui semble le plus susceptible de battre Buffon, quelle que soit la direction dans laquelle se déplacerait par la suite le gardien transalpin. Comme l’explique le Ballon d’or 1998 dans les colonnes de L’Équipe en juillet 2014 : « J’étais tout sauf fou. Il y avait Buffon en face et il me connaissait très bien. Il savait que je tirais les penalties à sa droite. Si j’avais été fou, j’aurais tiré là où il allait plonger. La solution, pour moi, était donc de faire ça. Alors, forcément, pour tout le monde, je suis fou parce qu’on ne fait pas ce geste en finale de Coupe du Monde. Mais on était à la 7e minute et je me disais qu’il en restait 83 si je le ratais ! » Ou comment les calculs apparemment les plus raisonnables mènent à des gestes hors normes.