Par Elsa Levy et Iris Lambert
Le terrorisme est sur toutes les lèvres. Le foisonnement médiatique autour de cette question tend à répandre l’idée que le terrorisme est partout en Europe, plus aujourd’hui qu’auparavant. Pourtant, à y regarder de plus près, on constate qu’il n’y a pas plus d’occurrences terroristes sur le sol européen aujourd’hui qu’il y a 20 ou 30 ans. En fait, il y en a même moins. Sans infirmer la menace terroriste qui plane en Europe et surtout sans occulter l’horreur des attentats, il s’agit d’essayer de prendre du recul sur l’une des questions les plus sensibles de notre époque récente, de s’interroger sur la signification moderne du terrorisme, ses motivations, son histoire et son essence. Car pour mieux y faire face, il convient d’essayer de mieux comprendre ses mécanismes.
La lutte contre le terrorisme est au coeur des nouvelles politiques d’affaires étrangères occidentales et a gagné tant d’importance ces dernières années que notre gouvernement envisage même de transposer des mesures d’urgence dans le droit commun1 suite aux attaques répétées. Les médias relaient largement les événements et débats ayant trait aux attaques et faire face à la menace terroriste est devenu l’enjeu le plus important pour les Français, à égalité avec la lutte contre le chômage2.
La prédominance d’actes terroristes émanant de groupes extrêmes, d’autant plus incompréhensibles qu’ils se revendiquent d’idéologies religieuses obscures et radicales en complet décalage avec les idéaux de laïcité et de tolérance religieuse si chers à nos sociétés occidentales, a conduit à une crispation sur les effets politiques du terrorisme, aux dépens d’une réflexion intellectuelle, historique et philosophique. La surabondance des informations concernant les attaques dans les pays occidentaux s’oppose également, malheureusement, à un manque de couverture médiatique de celles ayant lieu – d’ailleurs majoritairement – dans les pays du Moyen-Orient.
Le terrorisme est peut-être le plus grand oxymore du moment. Il s’agit de donner la mort, de propager la peur, la terreur même – si l’on s’en tient à la sémantique – dans l’optique d’effacer ce qui est considéré comme une injustice par les terroristes eux-mêmes. C’est l’opposition douloureuse entre un idéal de justice et ce qui s’en éloigne le plus : l’assassinat d’innocents.
Il faudra pourtant s’efforcer de comprendre, non pour excuser, mais pour mieux faire face. Il faudra à tout prix s’efforcer d’éviter ce qu’Albert Camus avait appelé la “casuistique du sang” : la consécration de la logique perverse du terrorisme par l’emploi des mêmes tactiques. “La face affreuse de cette solidarité apparaît dans la dialectique infernale qui veut que ce qui tue les uns tue les autres aussi, chacun rejetant la faute sur l’autre, et justifiant ses violences par la violence de l’adversaire”, expliquait-il. Il faut comprendre pour éviter l’aliénation de nos valeurs, la perversion de la justice et la victoire de la terreur sur la réflexion. C’est pourquoi il est important de réfléchir à l’origine du terrorisme, à son évolution au cours du temps et aux principales dynamiques qui le composent.
Une définition du terrorisme ?
Pour commencer, si le terme “terrorisme” apparaît partout, il n’est pas pour autant aisé de le définir. Cette difficulté transparaît dans les désaccords persistants entre les universitaires, les politiques, les chercheurs, les experts etc. quant à la véritable définition du terrorisme. Trouver et s’accorder sur une définition fonctionnelle est pourtant un des défis auxquels il est le plus important de faire face, car la sémantique est au cœur de nos lois, de nos conceptions et de notre compréhension. Sans une définition précise du terrorisme il sera impossible d’éclaircir et préciser les procédures légales, de permettre les échanges de données à l’international pour protéger les citoyens et enfin d’éviter les abus de la part des gouvernements.
À titre d’exemple, voici ce que dit le Larousse: “Ensemble d’actes de violence (attentats, prises d’otages, etc.) commis par une organisation ou un individu pour créer un climat d’insécurité, pour exercer un chantage sur un gouvernement, pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté, d’un pays, d’un système4”. Si cette définition paraît pertinente à la première lecture, elle pose cependant plusieurs problèmes. Elle n’évoque pas, par exemple, la symbolique de l’acte terroriste. Ainsi, d’après cette définition, n’importe quel crime raciste, par exemple, pourrait être qualifié de terroriste, puisqu’il satisfait les critères énoncés tels que “acte de violence”, “commis par un individu” et “pour satisfaire une haine à l’égard d’une communauté”. Or racisme et terrorisme ne sont pas du même ordre : le racisme est une idéologie alors que le terrorisme est une stratégie fonctionnant suivant une motivation politique. De plus, le terrorisme ne se satisfait pas simplement de la création d’un climat d’insécurité mais tend à utiliser ce climat pour obtenir quelque chose. L’académie française a défini le terrorisme selon les termes suivants :
“Ensemble des actes de violence qu’une organisation politique exécute dans le but de désorganiser la société existante et de créer un climat d’insécurité tel que la prise du pouvoir soit possible5”. Là encore on peut émettre une objection : pourquoi inclure le fait qu’il faille qu’une “prise du pouvoir soit possible” ? Le terrorisme n’a pas nécessairement pour visée le coup d’état, il s’agit là encore de deux choses différentes. Si l’on en s’en réfère par exemple aux actions de l’État Islamique, il serait difficile d’argumenter que cette organisation souhaite prendre le pouvoir en Occident. Dès lors, d’après cette définition, l’État Islamique n’est donc pas une organisation terroriste ; on voit toute la portée du problème. Un consensus a été trouvé au sein des Nations Unies autour de cette définition : « toute action […] qui a pour intention de causer la mort ou de graves blessures corporelles à des civils ou à des non-combattants, lorsque le but d’un tel acte est, de par sa nature ou son contexte, d’intimider une population, ou de forcer un gouvernement ou une organisation internationale à prendre une quelconque mesure ou à s’en abstenir”6. La portée fondamentalement politique de l’acte terroriste est bien donnée, mais encore une fois un aspect (au moins) pose problème : cette definition porte sur une action, mais ne dit rien du type d’acteur ; une organisation terroriste peut-elle être gouvernementale ou s’agit-il uniquement d’acteurs non-étatiques ? Par ailleurs, aucune de ces définitions ne fait mention du caractère potentiellement abstrait du terrorisme : il ne s’agit pas toujours d’infliger la violence, mais de faire miroiter la possibilité de sa réalisation. On parle en effet de la “menace” terroriste.
Au total, des recherches universitaires7 (Weinberg, Pedahzur and Hirsch-Hoefler, 2004) ont identifié 73 définitions possibles du terrorisme, montrant la mesure dans laquelle un consensus est loin d’être atteint. Bruce Hoffmann (2006) a proposé une définition qui semble prendre en compte la majorité des paramètres explicités plus haut. Ainsi, le terrorisme serait “the deliberate creation and exploitation of fear through violence or threat of violence in the pursuit of political change” soit “la création et l’exploitation délibérée de la peur par la violence ou la menace de la violence dans la poursuite d’un changement politique”.
À ce stade, il est légitime de se demander : pourquoi, finalement, est-il important de trouver une définition précise et acceptée par tous ? Alex Schmid, universitaire spécialiste du terrorisme et directeur du Center for the Study of Terrorism and Political Violence, a identifié quatre raisons qui expliquent la difficulté et l’importance de définir le terrorisme.
Tout d’abord, parce que le terrorisme est un concept contesté. Le coeur du terrorisme étant la lutte politique, il est parfois difficile et subtil d’établir la différence entre un terroriste et un résistant, ou un combattant pour la liberté. L’exemple de Yasser Arafat est parlant : il reçoit en 1994 le prix Nobel de la paix8 en tant que président de l’Autorité Palestinienne. Pourtant, Arafat a aussi été à la tête de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP), longtemps considérée par Israël comme une organisation terroriste.9
Deuxièmement parce que la labellisation d’un groupe en groupe terroriste peut permettre aux gouvernements de criminaliser et de faire perdre de leur légitimité à certains groupes. Le champ des conséquences juridiques de ces manoeuvres peut être large, allant du gel des avoirs de l’organisation à l’arrestation de ses membres. Des gouvernements autoritaires peuvent être tentés de qualifier de « terroriste » n’importe quelle organisation qui leur fait opposition, posant la question de la différence entre groupe armé, guérilla et terrorisme. Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), par exemple, est inscrit sur la liste des organisations terroristes reconnues par l’Union Européenne10, mais son inscription fait largement débat11, notamment du fait de son rôle dans les combats contre l’État Islamique.
Troisièmement, car il existe de multiples sortes de terrorisme12. Europol distingue par exemple 5 types de terrorisme : religieux, ethno-nationaliste et séparatiste, de gauche et anarchiste, de droite et enfin les organisations à but unique (anti-avortement par exemple).
Et enfin quatrièmement, car la définition, le contenu et les objectifs du terrorisme ont évolué au cours du temps. Des actions qualifiées de terroristes il y a quelques décennies ne le seraient peut-être pas aujourd’hui et vice-versa, ce qui complexifie encore la possibilité d’une définition moderne arrêtée.
Une Histoire du terrorisme
Historiquement, la naissance du terrorisme remonte à la période post-révolutionnaire française de la Terreur, et désigne le mode d’exercice du pouvoir tel qu’il a été conduit par Robespierre : règne de l’arbitraire et exécutions de masse12. Le terrorisme désigne originellement un mode d’action du gouvernement sur le peuple. C’est au cours du XIXème siècle que la signification du mot change radicalement de sens, pour épouser son exact contraire : l’action d’un groupe non-étatique à l’encontre de l’Etat.
David Rapoport (2002) a distingué quatre grandes “vagues” du terrorisme moderne. Une vague désigne un cycles d’activité dans une période donnée. La vague est internationale, caractérisée par des activités similaires survenant dans plusieurs États, suivant une idéologie prédominante commune qui façonne les caractéristiques des groupes et leurs relations mutuelles. La première vague, la vague anarchiste, débute dans les années 1880 en Russie, par les actions du groupe Narodnaya Volyia13 (“La volonté du peuple”) pour qui les actions révolutionnaires habituelles étaient devenues obsolètes. L’espoir que les pamphlets, les livres et les manifestations pourraient créer des soulèvements de masse était définitivement enterré. L’utilisation de la terreur leur parut la tactique la plus adaptée pour faire entendre leur message et imposer le respect de leurs décisions : personne ne pourrait ignorer de tels actes, et leur répétition entraînerait la polarisation de la société nécessaire à la révolution. Cette vague dura 40 ans, au cours desquels l’idéologie principale était l’anarchisme et les cibles le gouvernement et ses représentants. L’assassinat du Tsar Alexandre II14 en Russie par Narodnaya Volyia ou celui du parlementaire espagnol Dato par les anarchistes catalans sont des exemples de cette vague.
La signature du Traité de Versailles en 1919 précipita l’arrivée de la deuxième vague, la vague anticoloniale. Les signataires victorieux du traité promurent le principe d’autodétermination afin de démanteler les empires vaincus, tout en établissant et administrant des mandats sur les territoires n’étant pas considérés prêts pour l’indépendance. Ainsi des groupes aux actions terroristes se sont établis afin de lutter contre les pouvoirs coloniaux, tels que le Front de Libération National15 algérien contre le pouvoir colonial français.
La troisième vague est la vague révolutionnaire, de doctrine essentiellement marxiste, déclenchée par la guerre du Vietnam ; les Viet Congs ayant réussi à vaincre un ennemi technologiquement supérieur, ravivant ainsi l’espoir d’un renversement du système contemporain. La Fraction armée rouge, en Allemagne de l’Ouest est représentative de cette vague.
Enfin, la dernière vague, la vague religieuse, toujours présente aujourd’hui, est née dans les années 198016. Elle est enracinée dans la distinction parfois ténue entre ethnicité et religion. Si elle est dite religieuse, cette vague n’en est pas moins fondamentalement politique : elle se distingue par le fait que la religion se fait philosophie et doctrine politique, imposant ses principes concernant le fondement, la construction et le fonctionnement de l’état.
Il s’agit ici de voir que, si la forme du terrorisme actuel est singulière, le terrorisme en tant que tel est une stratégie employée depuis plusieurs décennies, avec des objectifs similaires malgré des doctrines et des idéologies changeantes.
Quelles sont alors les caractéristiques communes à ces différentes vagues ? Quelle est l’essence du terrorisme ?
Essence du terrorisme
D’où le terrorisme émerge-t-il ? Peut-on définir des circonstances qui favoriseraient l’apparition de groupes terroristes ? Sans définir de mécanique précise et définitive, Marta Crenshaw, experte sur les questions relatives au terrorisme et professeur à l’Université de Stanford (1981), a dégagé quelques conditions transnationales sine qua non à la constitution d’un groupe terroriste.
Elle distingue plusieurs facteurs : des préconditions, qui ouvrent la voie au terrorisme sur le long terme. Elles peuvent être “habilitantes”, c’est à dire qu’elles constituent des moyens nécessaires à l’émergence d’un groupe terroriste, ou “permissives”, c’est-à-dire les situations qui inspirent et motivent les campagnes terroristes. Marta Crenshaw distingue également un facteur “précipitant”, équivalent à la cause directe de la constitution d’un groupe terroriste.
La modernisation et les différentes évolutions technologiques, le développement des moyens de communication sont, par exemple, des préconditions. Les attentats du World Trade Center en 2001 n’auraient pu se produire sans la technologie aérienne : cette forme de terrorisme était tout simplement impossible au début du siècle. Ils nécessitaient également une coordination internationale s’appuyant sur les moyens de communication disponibles. L’urbanisation est encore un autre exemple de précondition “habilitante”, car elle permet un accès facile aux cibles et aux moyens nécessaires à la perpétration d’attentats.
Un exemple de facteur “précipitant” pourrait être l’existence de griefs concrets parmi un sous-groupe d’une population plus large, comme une minorité ethnique discriminée par la majorité. Le manque d’accès à la participation politique, souvent sous des régimes qui persécutent ses dissidents et leur refusent un accès au pouvoir, est un autre exemple de facteur “précipitant”.
Marta Crenshaw a aussi remarqué que le terrorisme apparaît plus souvent lorsqu’il y a une coïncidence entre la passivité des masses et l’insatisfaction des élites. Le terrorisme est souvent le résultat de la frustration continue d’une élite qui se considère émancipée et dit agir au nom d’une population qui n’a pas été consultée et n’a pas approuvé les moyens employés par l’organisation terroriste. Enfin, on peut observer les événements précis qui servent de catalyseurs à l’action terroriste : l’usage de la violence par un gouvernement de manière démesurée et inattendue par exemple.
Le terrorisme est alors une stratégie utilisée pour renverser une situation considérée comme injuste. Il faut comprendre dès lors que l’utilisation de la force et de la violence n’est pas le but du terrorisme. Il ne s’agit là que d’un instrument permettant d’atteindre le véritable objectif : la diffusion rapide et généralisée du sentiment de peur, afin de faire pression sur un gouvernement. L’essence même du terrorisme pourrait être résumée par un proverbe attribué à Sun Tzu, un général chinois du VIème siècle avant J.C.: “kill one, frighten ten thousand “17, “en tuer un, pour en effrayer dix mille”.
C’est ce déséquilibre qui est au coeur de la stratégie terroriste et elle est d’autant plus efficace qu’elle ne nécessite pas forcément beaucoup de moyens. De plus, les cibles des attaques ne sont pas les véritables cibles des organisations terroristes. Les cibles réelles sont celles qui constituent l’audience, celles qui réagiront. Brian Jenkins a résumé cette dynamique : « Les terroristes veulent beaucoup de gens qui regardent, non pas beaucoup de morts18 ».
Dès lors, une composante nécessaire pour les groupes terroristes est la diffusion de leurs actions et l’importance que ces actions prennent dans les médias. La stratégie terroriste dépend de l’intrusion des événements terroristes dans la vie de chacun, ce qui n’est possible qu’à travers leur apparition sur les gros titres des journaux, la diffusion d’images sur nos écrans et le relai massif et écrasant d’informations concernant des attentats.
Walter Laqueur, une des pionniers de l’étude de la violence politique et du terrorisme, a qualifié les médias de “meilleurs amis” des terroristes. La formule est sentencieuse mais elle souligne l’interdépendance morbide entre ces deux organes.
En effet, le bénéfice que peuvent en tirer les organisations terroristes est double. La violence et son utilisation sont des procédés foncièrement polarisants. Leur exposition provoque une scission entre ceux qui s’identifient aux victimes et ceux, probablement minoritaires, pour qui la cause pour laquelle les terroristes agissent fait écho à leur propre situation, et qui auront tendance à approuver leurs actions. Alex Schmid a alors montré que, dans tous les cas, les terroristes sont gagnants : soit ils auront réussi à effrayer une majeure partie de la population, soit ils auront gagné le support de ceux qui se rallieront à leur cause. En fin de compte, les couvertures médiatiques d’un événement terroriste ont pour conséquences involontaires la réalisation de l’objectif premier des groupes terroristes d’une part (la diffusion de la peur), et la création d’une publicité pour une cause et un mode d’action d’autre part. Une médiatisation plus mesurée et purement informative atténuerait potentiellement ces deux effets.
Ainsi la diffusion parfois excessive d’informations concernant des attentats permet aux organisations terroristes d’atteindre leur but, mais surtout risque d’amplifier largement et de façon perverse la réalité. Puisque le terrorisme est affiché partout, il semble être partout, aujourd’hui plus qu’auparavant : c’est la menace principale. Il semble presque être performatif : plus on en parle, plus il existe. L’ontologie du terrorisme est la conséquence du discours à son égard.
Pourtant il est très facile de se défaire de ce mécanisme : il faut regarder les chiffres. Il y a, de fait, plus d’occurrences terroristes aujourd’hui qu’avant dans le monde entier. Considérant comme terroristes des attaques émanant de groupes non-étatiques à visée politique dans l’intention de contraindre, d’intimider ou de faire passer un message à un auditoire plus large que les victimes immédiates, le Global Terrorism database montre une augmentation, continue depuis les années 70 et massive entre 2004 et 2014, du nombre d’attaques19 – tous types d’attaques confondus – dans le monde. Mais il faut lire entre les lignes. La plupart de ces incidents ont lieu au Moyen-Orient, dans des pays déstabilisés par les révolutions et les guerres civiles, où les stratégies terroristes représentent une nouvelle façon de faire la guerre, uniquement permises par l’immense vide structurel de la région suite aux multiples ingérences politiques. De fait, si l’on regarde les chiffres pour les pays d’Europe de l’Ouest seulement, c’est exactement le contraire. Le nombre d’attaques terroristes a chuté largement depuis les années 1980-1990. En 1980, on recensait plus de 800 occurrences, contre environ 200 en 201620. Il y a donc aujourd’hui environ quatre fois moins d’attaques terroristes en Europe de l’Ouest que dans les années 1980.
En France, on comptait moins de 40 attaques en 2016, contre près de 200 en 1979 et 1996, et le nombre de morts causés par des attaques terroristes a également diminué21.
L’omniprésence de la thématique terroriste dans le quotidien des pays occidentaux n’est donc pas un reflet fidèle de l’occurrence des attaques en Europe. Le biais géographique typique de la médiatisation des événements terroristes déforme la réalité dans les pays occidentaux et tend également à minimiser dangereusement la situation au Moyen-Orient.
Il ne s’agit évidemment pas de sous-évaluer ni d’infirmer la menace terroriste, qui est bien réelle – en témoignent les intimidations régulièrement lancées par Daesh à l’égard des sociétés occidentales. Il ne s’agit pas non plus d’occulter l’horreur des attaques ayant lieu au delà des frontières occidentales. Il s’agit de prendre du recul, et d’observer que, dans une perspective historique, le terrorisme n’atteint pas son paroxysme en Europe et ne constitue pas une menace plus dangereuse qu’auparavant. Seule la médiatisation des attaques a véritablement augmenté. Au regard des chiffres, la crispation des gouvernements occidentaux sur ce thème dans le but d’imposer des politiques sécuritaires n’est en aucun cas justifiée.
- Le droit commun est composé de toutes les règles qui s’appliquent à toutes les situations, sauf celles qui sont régies par les règles spécifiques.
- http://www.atlantico.fr/decryptage/terrorisme-quel-impact-presidentielle-sondage-revele-preoccupations-francais-48h-vote-lendemain-attentat-champs-elysees-jerome-3026273.html
- http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/terrorisme/77478?q=terrorisme#76566
- http://www.cnrtl.fr/lexicographie/terrorisme
- http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=9549&Cr=R
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- https://www.nobelprize.org/nobel_prizes/peace/laureates/1994/
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- https://www.start.umd.edu/gtd/search/Results.aspx?start_yearonly=1970&end_yearonly=2016&start_year=&start_month=&start_day=&end_year=&end_month=&end_day=®ion=8&asmSelect0=&asmSelect1=&criterion1=yes&criterion2=yes&dtp2=some&success=no&casualties_type=b&casualties_max=
- https://www.start.umd.edu/gtd/search/Results.aspx?start_yearonly=1970&end_yearonly=2016&start_year=&start_month=&start_day=&end_year=&end_month=&end_day=®ion=8&country=69&asmSelect1=&criterion1=yes&criterion2=yes&dtp2=some&success=no&casualties_type=b&casualties_max=
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