Par Basile A.À (artiste) et Leo Lamotte (rédacteur)
Le gouvernement costaricien met au coeur de son action la préoccupation écologique depuis de nombreuses années. Ses efforts pour protéger sa biodiversité et pour limiter ses émissions de carbone en font, au premier coup d’oeil, un pays exemplaire en matière d’écologie. Toutefois, le tableau n’est pas aussi vert qu’il n’y paraît…
2017, COSTA RICA.
«Costa Rica, mon choix, naturellement ». Ce slogan, provenant de la nouvelle campagne touristique du pays centraméricain, miroite le rayonnement international de son image verte. Toutefois, si la démocratie verte fait rêver les écologistes du monde entier par son engagement environnemental supposé, elle reste le premier utilisateur de pesticides au monde relativement à sa taille. Ainsi, entre ses performances écologiques hors normes et ses faiblesses environnementales, entre ce qui se sait et ce qui se tait, on peine à définir le rapport du Costa Rica à l’écologie. Alors, au milieu de cette coexistence paradoxale, se veut-il Dr. Jekyll ou Mr. Hyde ? Son écologie supposée provient-elle d’un vrai souci écologique ou d’une simple opportunité économique ?
Des réalisations environnementales hors norme impliquant la société civile
Les 51.100 kilomètres carrés de terres costariciennes accueillent environ 5% (1) de la biodiversité mondiale pour seulement 0,03% des surfaces émergées, et une volonté de la conserver s’y dénote. Plus d’un quart du territoire a de fait été placé sous protection par l’État, une action en outre supportée par la création de réserves naturelles privées. À la fin des années 1990, la création du FONAFIFO (Fonds National de Financement Forestier) montrait déjà, en tant qu’innovation durable, cette volonté de protection du patrimoine naturel costaricien.
Cette initiative est née pour contrer la déforestation. En effet, entre 1950 et 1987, le pays centraméricain avait perdu la majorité de son couvert forestier, passant de 72% à 21% du territoire. Le gouvernement costaricien avait alors décidé de rémunérer les petits et moyens producteurs forestiers s’engageant à protéger leurs forêts. En impliquant ainsi la société civile, les forêts grandirent alors que s’imposait un certain changement culturel, le couvert forestier atteignant aujourd’hui plus de 52% du territoire. En ce qui concerne l’énergie électrique, plus de 98% de l’électricité produite par le Costa Rica en 2016 provenait d’énergies renouvelables. Cet accomplissement costaricien tient en grande partie à ses ressources en eau : 70% de cette énergie propre dépend des barrages hydroélectriques construits le long des rivières du pays. Le Costa Rica affiche toutefois sa volonté de diversifier son approvisionnement en énergie renouvelable. Car l’énergie hydroélectrique a des limites. Les barrages peuvent en effet briser l’équilibre des écosystèmes à leurs alentours et bloquer le flux naturel des sédiments dans les cours d’eau. Le pays a entrepris de développer l’éolien au début des années 2000 et commence à peine à exploiter l’énergie solaire. En septembre 2017 a été inauguré le plus grand parc solaire du pays, dans la région sèche de Guanacaste.
L’ensemble de ces réalisations environnementales a été en partie permis par un cadre légal novateur et inclusif, en partant de la LIP — Loi d’Initiative Populaire, qui permet à tout citoyen majeur de proposer une loi ou une réforme de loi — jusqu’à la Loi Forestière de 1996 qui reconnaît les fonctions écologiques (2) remplies par les forêts et encadre leur protection. De nombreuses ONG se retrouvent ainsi impliquées dans les processus de prise de décision, comme l’Association pour la Préservation de la Flore et de la Faune Sauvages (APREFLOFAS), qui bénéficie de plus de trente ans d’expérience dans la protection de l’environnement et qui a joué un rôle dans l’interdiction d’exploiter les ressources minières du pays pour certaines firmes multinationales.
En témoigne Crucitas, la « mine interdite » dont les premiers projets d’exploitation par l’entreprise canadienne Infinito Gold remontent à 1993. De fait, la concession minière qui lui avait été accordée en 2008 fut annulée suite aux verdicts, quelques années plus tard, de la Première Chambre et du Tribunal du contentieux administratif. Les centaines de milliers d’onces d’or qui auraient pu y être extraits n’y changèrent rien. Grâce à la récente nomination d’Emilia Navas en tant que nouvelle Procureure, le Costa Rica paraît s’attaquer au problème en profondeur. En effet, Navas décida, peu après sa prise de fonction, d’ouvrir de nouveau l’investigation autour de la responsabilité d’Óscar Arias, ancien Président du Costa Rica — entre 1986 et 1990 puis de 2006 à 2010 — dans l’émission du décret qui ratifia la concession.
Le Costa Rica fait ainsi figure d’exception mondiale en matière d’écologie, ayant accordé une grande importance à la conservation de son patrimoine naturel tant par ses choix gouvernementaux que citoyens. Pourtant, au regard d’autres aspects, il s’agirait plutôt de célébrer la victoire du contradictoire. En effet, son modèle d’agriculture, la persistance des combustibles fossiles, le manque d’application des lois ainsi que les difficultés que le Costa Rica rencontre en matière de gestion des eaux et des déchets remettent en cause ce postulat.
L’environnement costaricien mis à mal
Le premier utilisateur de pesticides par hectares au monde semble bien choisir quels éléments communiquer au public : premier exportateur mondial d’ananas, la terre de la Pura Vida paraît agoniser sous les coups de monocultures — exploitations agricoles dédiées à la production d’un seul et unique fruit ou légume. “L’aberration de l’ananas”, expression apparue sous la plume d’Ana Cristina Camacho Sandoval dans El Financiero, un quotidien de la presse costaricienne, décrit cette dure réalité. Vingt à trente ans d’exploitation du fruit doré rendraient stériles les sols qui y sont dédiés, tandis que l’utilisation du bromacil, pesticide interdit dans plusieurs pays européens, contamine également l’air et les eaux, affectant alors la faune tout autant que les hommes.
Par ailleurs, si l’on s’intéresse à la matrice énergétique globale du Costa Rica, en dehors de sa matrice électrique, on observe que la consommation finale d’énergie du pays repose pour moitié sur les énergies fossiles (2015) — nécessaires notamment pour le transport.
En matière de traitement des eaux, la démocratie verte doit également redoubler d’efforts : début 2014, seulement 4% de ses eaux résiduelles recevaient un traitement. Dès lors, le déversement de ces eaux dans les rivières et les points d’eau représente encore aujourd’hui une source de pollution majeure pour les ressources hydriques du pays.
Par ailleurs, si l’on s’intéresse à la matrice énergétique globale du Costa Rica, en dehors de sa matrice électrique, on observe que la consommation finale d’énergie du pays repose pour moitié sur les énergies fossiles (2015) — nécessaires notamment pour le transport.
En matière de traitement des eaux, la démocratie verte doit également redoubler d’efforts : début 2014, seulement 4% de ses eaux résiduelles recevaient un traitement. Dès lors, le déversement de ces eaux dans les rivières et les points d’eau représente encore aujourd’hui une source de pollution majeure pour les ressources hydriques du pays.
Finalement, en dépit d’un cadre législatif novateur, le pays centraméricain souffre d’un problème d’application des lois qui tend à remettre en cause l’image verte du pays. Par exemple, la Loi de Gestion Intégrale des Déchets, entrée en vigueur en 2010, oblige tous les Costariciens à séparer leurs déchets. Toutefois, l’écart entre théorie et pratique s’avère gargantuesque, puisque l’absence de tri des déchets y semble presque généralisée. Ainsi, après avoir constaté la similitude des législations environnementales du Costa Rica et du Canada, le Vice-Président d’APREFLOFAS ajoute : « La différence est que, là-bas, ils ont des mécanismes pour la faire appliquer. »
L’écotourisme, un pari risqué
Accueillant chaque année plus de touristes — presque trois millions en 2016 —, la perspective d’un enrichissement semble avoir motivé la construction de l’image écologique du pays. Toutefois, le refus de l’exploitation aurifère à ciel ouvert à Crucitas prouve que l’aspect économique ne constitue pas la seule variable prise en compte. Le pari du Costa Rica consiste plutôt à allier croissance économique inclusive et protection de l’environnement au travers de l’écotourisme. Néanmoins, la concrétisation de ce pari demeure loin d’être évidente tant le développement touristique s’avère difficile à contrôler.
Effectivement, en matière sociale, bien que la grande majorité des Costariciens bénéficient du tourisme, certains n’ont pas cette chance. En 2016, selon une étude de l’Institut Costaricien du Tourisme (ICT), les habitants des zones touristiques des cantons de Quepos et Santa Cruz ont plus souffert du tourisme qu’ils n’en ont profité. Ce scénario s’applique de manière plus générale au nord-ouest du pays, où le tourisme de luxe s’accapare les ressources hydriques d’une région qui en manque, le Guanacaste. Là-bas, la perforation croissante de puits nécessaire à l’approvisionnement en eau de piscines et de terrains de golf mène inéluctablement à la salinisation des aquifères côtiers. La pression exercée sur les communautés locales se fait telle que des actions de désobéissance civile voient le jour.
À Sardinal, les locaux s’opposent ainsi fermement au projet de construction d’un aqueduc destiné à transférer leurs ressources en eau aux zones côtières touristiques, dont les aquifères sont déjà épuisés pour cause d’intrusion saline. Ce 5 décembre 2017, les habitants de Sardinal manifestèrent donc contre la construction dudit aqueduc, ce à quoi les forces de police répondirent par des gaz lacrymogènes, un scénario d’une violence rare dans la Suisse d’Amérique Latine, un pays qui n’a plus d’armée depuis 1949.
D’autre part, en matière environnementale, les pressions susceptibles d’être créées par le tourisme sont nombreuses. La construction d’infrastructures d’accueil des touristes contribue à l’imperméabilisation des sols — elle-même source de mouvements de terre incontrôlés —, tandis que l’accroissement du tourisme mène à une augmentation des trafics routier, aérien et maritime et menace de briser des couloirs biologiques de grande importance pour la conservation des écosystèmes. Pourtant, le tourisme peut parfois aller de pair avec la conservation et la protection de l’environnement. La transition du village de Tortuguero, au nord-est du pays, le démontre puisque les chasseurs de tortues marines y devinrent leurs principaux protecteurs quand ils réalisèrent que ces animaux représentaient une plus-value touristique.
L’écotourisme prend ainsi les traits d’un moyen dont l’utilité relève de la justesse de son application. À ce titre, il doit être contrôlé, et le Costa Rica l’a déjà compris. La Certification de Durabilité Touristique (CDT) et la Bannière Bleue essaient effectivement de répondre à cet impératif en fixant des objectifs en matière de respect de l’environnement pour les organismes privés et publics. En ce qui concerne la CDT, elle se construit à partir de cinq indicateurs — allant de la protection des ressources naturelles à l’implication des touristes dans celle-ci —, mais l’ambition de ces derniers ne la rendent pas parfaite pour autant. En 2016, seulement 98 hôtels et une cinquantaine de tours-opérateurs remplissaient au moins 4 des 5 critères alors que, dans le même temps, obtenir la certification pouvait s’avérer trop coûteux pour certains organismes qui s’y conformaient déjà. Toujours est-il que l’imperfection de la CDT est pleinement assumée, puisqu’un un processus de consultation publique s’est déroulé cette année afin de l’adapter en fonction des demandes et avis de la société civile. Le caractère évolutif de cette certification montre bien qu’à l’inverse de la nature, l’espoir, lui, reste intact.
Un petit pays qui cache une grande ambition
2021. Cela semble lointain et pourtant, d’ici là, le Costa Rica se veut carboneutre, c’est-à-dire qu’il veut présenter un bilan nul en termes d’émissions nettes de carbone, et être exempt de plastiques à usage unique. En trois ans seulement, ce pays tropical deviendrait donc le premier pays du monde à ne plus participer au réchauffement climatique. En trois ans seulement, il devrait donc renouveler son modèle d’agriculture, améliorer son traitement des eaux ainsi que son système de transports et faire appliquer ses lois.
En matière d’agriculture, le Costa Rica a souhaité d’abord s’attaquer à son grain d’or, le café, dont l’industrie représentait environ 9% des émissions de carbone du pays. Le café costaricien devient ainsi, en 2015, le premier secteur agricole au monde à bénéficier de l’implémentation d’Actions de Mitigation Nationalement Appropriées [NAMA en anglais]. Ce programme visant à lutter contre le réchauffement climatique repose, entre autres, sur la recherche de pesticides moins nocifs pour l’environnement, l’optimisation de l’usage des ressources des entreprises ou encore sur des mesures de leur empreinte carbone.
Les députés du Costa Rica ont approuvé en outre le mois dernier un projet de loi prévoyant une exonération d’impôts pour les voitures électriques qui, ainsi, rejoindront les rangs des quelques véhicules fonctionnant déjà à l’hydrogène dans les rues de la capitale, San José. En ce qui concerne la matrice énergétique du pays, un défi de taille demeure néanmoins : l’approvisionnement en énergie solaire. Alors que le Costa Rica bénéficie d’une exposition au soleil conséquente, aucune procédure n’existe pour faciliter l’installation de panneaux solaires par et pour ses habitants.
Enfin, le traitement des eaux constitue un enjeu sanitaire, environnemental et même démocratique au Costa Rica. Le projet de construction d’un aqueduc à Sardinal entraîne des faits de désobéissance civile et une répression policière. Parallèlement, un nouveau projet de loi des eaux — présenté par initiative populaire mais modifié par le gouvernement — peine même à être approuvé en raison de l’opposition des organisations environnementales qui en sont pourtant à l’origine. Si l’association Confraternité Guanacastèque critique ardemment le déversement d’eaux non-traitées sur son territoire, d’autres regroupements ne s’en remettent qu’à eux-mêmes pour nettoyer les rivières, à l’instar d’Amigos del Río Torres [Amis de la Rivière Torres] ou Ríos Vivos [Rivières Vivantes]. La société civile tiendrait-elle les rênes de la gestion des ressources hydriques du pays ?
Quoi qu’il en soit, il n’en demeure pas moins que très peu de pays au monde — si ce n’est aucun — peuvent se targuer d’un tel engagement écologique. Les réalisations dans ce domaine n’auraient de plus pas été possibles sans la mobilisation d’une partie de la société civile, prouvant qu’il existe une préoccupation réelle pour le patrimoine naturel du pays. Le Costa Rica reste un pays en développement et, à cet égard, de tels efforts doivent être salués. Là où de nombreux pays d’Amérique Latine donnent une priorité au social, le caractère écologique du Costa Rica le placerait au centre du triptyque du développement durable. Certes, la pauvreté y reste forte, avec 21% de pauvreté relative — un taux dû à l’écart entre le salaire moyen et les prix très élevés dans le pays. Cependant, la stabilité et la force de sa démocratie, deuxième au classement des pays d’Amérique Latine selon l’Indice de Démocratie développé par The Economist Group, lui confèrent un équilibre partiel mais précieux entre social, environnemental et économique que de nombreux pays en développement peinent à atteindre. En ce qui concerne l’actuelle et triste exception guanacastèque, elle rassemble de nombreux conflits internes et donnent au Costa Rica les traits d’un Janus contemporain dont les erreurs passées hantent la possible durabilité future.
- Chiffre qui peut varier de 4% à 6% selon les sources. L’Institut National de Biodiversité du Costa Rica tranche cependant en faveur de 5%.
- Au nombre de 4 :
– La réduction des effets des émissions de gaz à effet de serre
– La protection des ressources aquatiques
– La protection de la biodiversité
– La préservation de la beauté des paysages
La Nación : Inauguration du plus grand parc solaire du pays : http://www.nacion.com/nacional/Guanacaste-estrena-proveeria-electricidad-hogares_0_1658434162.html ;
Instituto Nacional de Biodiversidad : http://www.inbio.ac.cr/component/search/?searchword=reservas%20privadas&searchphrase=all&Itemid=135
Ministère de l’Environnement et de l’Énergie, Fonds National de Financement Forestier du Costa Rica (2005), Le Programme de Rémunération des Fonctions Écologiques : Une histoire de Succès dans le Développement Durable au Costa Rica.
Paloma CERDAN (2015), L’exploitation de l’ananas au Costa Rica : Un modèle d’agriculture “Insoutenable” au pays de la démocratie verte, Mémoire de fins d’études, Sciences Po Toulouse.
Estado de la Nación, Estado de la Agricultura (2014).
Ojo Al Clima : https://ojoalclima.com/cultivo-de-pina-quiebra-los-escudos-contra-cambio-climatico/
El Financiero : « La Folie de l’ananas » : http://wvw.elfinancierocr.com/ef_archivo/2009/julio/05/enportada2006741.html
Ley Para la Gestión Integral de los Residuos : https://canapep.com/wp-content/uploads/2015/12/Ley-8839-de-Gestión-Integral-de-Residuos..pdf
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The Economist Group, Democracy Index : https://www.yabiladi.com/img/content/EIU-Democracy-Index-2015.pdf
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HERRERA Manuel, “AyA: inversión en infraestructura debe incorporar obras en tratamiento de aguas residuales”, La Nación (Fin 2013),http://www.nacion.com/el-pais/salud/aya-inversion-en-infraestructura-debe-incorporar-obras-en-tratamiento-de-aguas-residuales/RGY7CUQJO5CEFE7BB7LQ7XBPKE/story/
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“Loi des Eaux : le gouvernement noie-t-il l’initiative populaire ?”, Vidaselegidas (2017), https://www.vidaselegidas.com/single-post/2017/11/10/La-Loi-des-Eaux-le-Gouvernement-Noie-t-il-lInitiative-Populaire-